USA 10 : Chesapeake Bay

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La baie de Chesapeake était dans notre viseur depuis plus de deux ans. Mais on avait sous-estimé l’immensité de cette baie, qui est le plus grand estuaire des Etats-Unis. Pour ne pas se perdre dans cette immensité, le guide nautique qui fait référence est ” A Gunkholers Guide” de William H. Shellenberger : son auteur a passé 40 ans à explorer toutes les rivières et mouillages qu’il décrit avec précision (intraduisible en français, “gunkholing” veut dire naviguer de crique en crique, en eau peu profonde, en évitant les marinas et les zones urbanisées).

La baie mesure 170 milles de long entre son extrémité nord, au niveau du canal avec la rivière Delaware jusqu’à son embouchure au sud, et sur une largeur maximale de 23 milles. D’après nos calculs, la côte de Chesapeake est 10 fois plus longue que celle de la Bretagne, que nous sillonnons, nous aussi, depuis plus de 40 ans!

C’est une véritable mer intérieure, où se déversent 48 rivières et des centaines d’affluents. Ce brassage d’eaux de salinités différentes, le caractère sauvage de nombreuses rivières expliquent la grande diversité de la faune sous-marine, favorable à une grande concentration d’huitres et crabes, et la résence de nombreux oiseaux de mer et d’eau de toute sorte.

Depuis des siècles, cette richesse a attiré des implantations humaines, environ 14 millions de personnes vivent autour de la baie, avec les villes principales de Washington, Baltimore, Annapolis et Norfolk. Le développement industriel et la forte concentration humaine ont généré une pollution qui mit en péril la faune et la flore de la baie et, par rebond, les villages qui vivent de la pêche. Ces risques écologiques sont apparemment désormais mieux pris en compte depuis plus de 50 ans, et de nombreuses associations œuvrent pour inverser la tendance.

Chesapeake est aussi un vrai paradis pour les navigateurs. D’innombrables marinas se sont installées sur ses rives, et les mouillages sauvages sont innombrables.

Arrivés dans la baie par l’Elk river, à la sortie du canal la reliant à la rivière Delaware, c’est par son extrémité nord que nous découvrons Chesapeake, en quelque sorte à l’envers, du fond de la baie vers son estuaire. Les 2/3 nord appartiennent au Maryland, le reste se situe en Virginie. Le nord, très fluvial, nous donne une première impression de “mer à la campagne”, avec des paysages plus champêtres que maritimes. Au cours de nos 3 semaines d’exploration, nous allons naviguer d’un bord à l’autre de Chesapeake, pour varier les plaisirs et surtout pour se mettre à l’abri des coups de vent annoncés.

La plupart du temps, les mouillages sont excellents, la vase molle garantissant une excellent accroche (et un sérieux nettoyage au jet en partant!).

 

La côte est du Maryland est sauvage, assez loin de toute grande ville et de voies de communication. Cela explique certainement que ses rives soient souvent boisées, désertes, avec quelques maisons éparses et de petits villages. C’est là que nous trouvons les plus beaux mouillages paisibles.

La côte ouest est beaucoup plus peuplée et abrite les grandes villes de Baltimore, Annapolis et, au fond du Potomac, Washington DC. Peu de mouillages aussi sauvages qu’à l’est, la proximité des grandes métropoles ayant provoqué une urbanisation quasi-continue du rivage, et l’installation d’innombrables petites marinas.

 

 

 

  • La côte est du Maryland

Sassafras River : Freeman Cove, 1er novembre 2017

A la sortie du canal “CD” (Chesapeake – Delaware), les rives sont peu profondes et il est difficile de s’en approcher, nous en faisant l’expérience dès l’entrée de Bohemian River. Faute de pouvoir aller plus loin, nous remuons la vase en mouillant en plein milieu pour déjeuner. Inutile d’insister, on pousse jusqu’à la rivière suivante, Sassafras River. Tout Chesapeake est là : une charmante petite anse, Freeman Cove, bordée de quelques maisons et de roseaux, un peu d’humidité au petit matin, vite dissipée par le soleil, des oiseaux partout.

Il n’y a plus, comme tous les matins, qu’à faire un sérieux nettoyage du mouillage pris dans une vase particulièrement collante!

Le lendemain matin on visite le fond de la rivière où se trouve la petite ville de Georgetown et une marina doublée d’un chantier d’hivernage, avec immenses docks couverts. Nous avions contacté cette marina avant de choisir de passer l’été près de Newport. C’est une des rares marinas US à disposer d’un élévateur assez large pour les catas, et ses tarifs sont raisonnables. C’est d’ailleurs là qu’hiverne l’Outremer 51 Archer de Rick et Julie, qui avait accompagné Michel lors du convoyage-test du 45 vers le salon de Cannes, il y a déjà 3 ans.

Swan Creek, Rock Hall Harbour, 2 novembre

Après un petit crochet par Mill Creek pour déjeuner au mouillage où on flemmarde un peu trop longtemps, on poursuit plein sud jusqu’à Rock Hall Harbour, petite ville de pêcheurs. Trompés par un long détour pour contourner un immense banc de sable, c’est au clair de lune qu’on remonte le chenal, torche à la main pour repérer les bouées et les casiers.

On mouille au jugé assez loin de la côte, pour une fois occupée par de nombreux corps-morts. Malgré une marche forcée, on arrive finalement au village à 8 heures du soir, juste après la fermeture des restaurants, réputés pour leurs crab cakes. Pas bien grave, Jean-Pierre nous mitonne une omelette au bateau. Le lendemain matin, on découvre notre environnement, fait de marais, roseaux et de beaux arbres.

Chester River : Corsica River, 6 novembre

Après une petite incursion côté ouest pour visiter Baltimore et un bord de largue sous gennaker, nous embouquons Chester River, tellement large qu’on en voit à peine les rives. Elle se ramifie en plusieurs affluents et poussés par l’exposition au soleil couchant plus que par notre amour de l’île de beauté, nous choisissons Corsica River. L’entrée sud est occupée par une étrange propriété qui appartiendrait à l’ambassade de Russie, et il semble mieux valoir ne pas s’approcher.

Le soleil sort entre deux bandes de nuages et fait flamboyer les arbres.

On mouille dans l’entrée de la petite anse Emory Creek que l’on visite en annexe au milieu des hérons et des oies, avant de rentrer se mettre bien au chaud. Excellent mouillage dans la vase, bien abrité du SW au NE.

Wye river : Dividing Creek, 9 – 10 novembre

Sérieux coup de vent de nordet annoncé, nous revoilà côté est pour nous mettre à l’abri deux jours. La baie suivante est Eastern Bay, où les rares maisons sont souvent bien équipées en hangar à bateau.

Au fond, se trouve Wye Island, occupée par un parc naturel. Trois bons mouillages sont possibles. Nous explorons les trois bras de mer qui découpent sa côte sud. A l’issue d’une consultation démocratique, l’équipage vote, à l’unanimité, pour Dividing Creek. Ce bras de mer étroit est sublime, bordé de grands arbres rougeoyants, sans aucune habitation, ni signe de civilisation. Top Ten des mouillages sauvages au milieu des arbres. Ca peut souffler (et ça va souffler!) : on est parfaitement protégés, les arbres élevés coupant presque totalement le vent de secteur nord. Des colonies d’oies sauvages, et des hérons se posent autour de nous.

 

C’est beau mais ça pince : 4 ° dans le carré le matin au réveil et de la glace sous les capots de la coursive! Aïe Aïe Aïe, l’hiver n’est pas loin.

Tred Avon River, Baby Owl Cove, 14 novembre

La partie intermédiaire de la baie, en regard de Tighman Island, est bizarre, avec un phare abandonné, penché à 30°, tout rouillé, vestige d’une île de sable qui s’est effondrée sous les coups de boutoir de la mer et des glaces.

 

Le ciel est gris, il fait froid. Après avoir contourné la pointe sud de Tighman Island, on remonte Choptank River, qui s’ouvre sur d’infinies possibilités d’affluents. On mouille avant la nuit dans une anse en face de maisons fermées, pas un bruit, sauf celui du chauffage qui ronronne… Le lendemain matin, le soleil est revenu et il faut slalomer entre les dizaines de petits bateaux de pêche qui draguent les huitres à l’entrée de Broad Creek.

On passe faire un tour par Oxford, plus maritime et moins universitaire que son ancêtre britannique… (d’ailleurs Cambridge n’est pas loin, quelques milles au sud). Oxford est un petit port ravissant, dont les rives sont bordées de petites marinas et de pontons privés.

On se dit que Spica entrerait tout entier dans le jardin de cette maison! Ce sera notre dernière incursion côté est.

  • La côte ouest du Maryland

Baltimore, 3-4 novembre

Venus du fond des mouillages sauvages de Sassafras River, le contraste est saisissant en remontant Patapsco River, dans un paysage industriel un peu lugubre jusqu’à Baltimore. On ne s’attendait pas à trouver une ville aussi importante avec quelques (modestes) gratte-ciels, véritable capitale industrielle et portuaire du Maryland. Nous avions réservé sur Dockwa un “slip” (c’est le nom US des “berths” anglais, autrement dit une place au ponton). Dockwa est une app sur Iphone très pratique, qui permet de réserver dans un grand nombre de marinas US). Inner Marina, petite marina en plein centre ville, est bien tenue, pour un tarif modique, et bien protégée (on comprend vite que Baltimore n’est pas une ville très sûre, au vu du déploiement imposant de forces de police, hélicoptère compris!). On se trouve au milieu des quais entièrement piétons et entourés de nombreux musées. Nous passons l’après-midi entier à l’aquarium, vendu comme le plus beau des Etats Unis. Effectivement, nous le plaçons devant celui de Sydney ou de Monterey, qui étaient jusqu’alors nos références. La salle des méduses, une parmi d’autres, est une merveille.

Autre découverte, le musée d’Art, à l’extérieur de la ville, mais desservi par un bus gratuit. On y est accueilli par une œuvre d’un plasticien argentin très intéressant, Tomas Saraceno.

De toute évidence fasciné par les géométries fractales, il a fait réaliser l’une de ses sculptures par trois araignées différentes, et le résultat est étonnant.

Mais le cœur du musée, c’est la plus grande collection de Matisse au monde. Les sœurs Cone, originaires de Baltimore, s’étaient liées d’amitié avec le peintre et ont accumulé pas moins de 500 de ses œuvres, désormais léguées au musée.

 

On y trouve aussi quelques belles œuvres de la fascinante Georgia O’Keefe.

La troisième attraction de Baltimore, c’est un musée maritime en plein air, qui présente 4 bateaux historiques : l’USS Constellation, dernier navire de guerre à voile construit au XVIII siècle encore à flot ; le sous-marin Torsk, de la deuxième guerre mondiale ; le garde côte Taney qui a échappé au bombardement de Pearl Harbour et le bateau feu de l’entrée de la baie de Chesapeake.

Côté culinaire, on n’est pas déçu par les crabs cakes et coquillages de la baie : Phillips est l’institution où il faut les déguster.

En suivant le parcours touristique fléché pour visiter Little Italy ( et son concours annuel de peintures au sol)…

… on passe devant la maison où a été cousue la première bannière étoilée et créé l’hymne national.

 

 

La ville elle-même est décevante. Plus que le sentiment d’insécurité, c’est le nombre de sans abris qui nous interpelle.

Magothy River, 5 novembre

Pour reposer nos oreilles du vacarme de la grande ville, nous trouvons, à quelques miles au sud, une succession de 3 baies sur la côte nord de la très belle Magothy River, que nous visiterons le lendemain. Nous mouillons dans la première, Eagle Cove, en face d’un haras, près de jolis bateaux traditionnels, abri parfait par tout temps.

 

Bien sûr, toute la presqu’île est privée et on se félicite d’être en bateau pour pouvoir profiter des mêmes paysages. Le lendemain matin, un aigle, le Bald Eagle des insignes US, accompagne notre départ.

Annapolis, 7 – 9 et 11 – 13 novembre

Même si le boat show où on devait présenter le bateau est passé depuis un mois, Annapolis reste un point d’intérêt majeur de la baie de Chesapeake. La ville tient toutes ses promesses. Bien que de taille modeste par rapport à Baltimore, 60 000 habitants, c’est  une capitale à plus d’un titre : capitale administrative du Maryland, plus grande université militaire formant les officiers de la Navy (4000 étudiants, 600 instructeurs) et plus grand salon nautique de la côte est. Surtout elle a beaucoup de charme, avec ses bâtiments en brique d’époque, l’absence de tout immeuble élevé, ses boutiques, restaurants et son activité touristique.

 

 

 

 

 

Elle est située sur la rive ouest de la baie, à l’entrée de la Severn River. La marina municipale propose des bouées en plein cœur du vieux port et juste en face de l’école navale.

Le mouillage est très exposé du nord – nordet, mais le vent restera faible durant nos deux séjours. Arrivés sous un déluge…

… nous allons nous réchauffer dans un excellent pub irlandais, les enseignes irlandaises étant nombreuses à Annapolis. Dès que le soleil est revenu, nous passons beaucoup de temps à déambuler dans les petites rues de la ville, flânant devant les boutiques. L’United States Naval Academy est une ville dans la ville. Elle est ouverte aux visiteurs et on peut se promener librement dans le campus et visiter une partie des bâtiments, dont son imposante piscine olympique.

Son musée est tout à la gloire de ses illustres anciens élèves, dont un président des Etats Unis, deux Nobels de physique, des médaillés olympiques et des astronautes en grand nombre (dont Alan Shepard).

On y trouve d’immenses bâtiments, dont le Dahlgren Hall qui sert de lieu de rassemblement des étudiants – élèves – officiers.

On y trouve suspendu l’un des avions originaux des frères Wright.

 

Dans le pavillon Preble est conservée une des plus belles collections au monde de maquettes d’époque, entre 1650 et 1850. Léguées au musée par le colonel Roger, elles ont été récupérées auprès de collectionneurs anglais au siècle dernier, ce qui explique qu’elles soient majoritairement d’origine britannique.

   

Outre les maquettes réalisées en préparation de la construction des bateaux de l’Admiralty, on y trouve une collection inouïe de bateaux sculptés dans des os, par les français prisonniers de guerre des anglais dans des conditions déplorables, dans les années 1800.

Dans le musée de l’histoire de la Navy situé au rez de chaussée tout à la gloire de la Navy, on progresse dans notre connaissance de l’histoire, vue des USA.

C’est d’Annapolis qu’en voiture de location nous partons à Washington pour déposer Liliane et Jean-Pierre qui repartent en France. Il serait présomptueux de dire qu’on a visité Washington en une petite journée mais cela nous a donné un aperçu de la ville.

   

Balade dans la gigantesque esplanade du souvenir, le National Mall, entre ses mémoriaux aux héros de la nation et ses énormes musées. Sur les conseils de Jean-Pierre, nous passons beaucoup de temps au musée de l’air et de l’espace d’une richesse incroyable.

Le Reynolds Museum ne tient pas ses promesses, sauf l’exposition sur les présidents des USA, où seuls les portraits de JFK et Clinton rompent le classicisme ambiant.

 

 

 

La journée se termine dans une ambiance surexcitée par un match de hockey à la patinoire centrale, au milieu d’une foule aux tee-shirts des Capitals.

Patuxent River, Solomons Islands, 15 novembre

Plus au sud se trouve un archipel, les Solomons Islands, que nous atteignons juste avant le coucher du soleil, à l’entrée de la riviére Patuxent. C’est un lieu historique de pêche et de construction navale, resté longtemps très isolé, jusqu’à la construction d’un pont sur Patuxent, qui a fait exploser le tourisme.

Protégées par la pointe de la presqu’île, Sandy Point, deux anses très différentes s’ouvrent : à l’ouest Back Creek aux rives entièrement occupées par des marinas et à l’est des criques sauvages bordées de belles maisons avec leurs pontons privés.

Accueil très chaleureux de Terry à Zahnizer Marina : emplacement réservé avec une étiquette au nom de Spica, gentillesse, esprit de service, dans quelle marina française trouve-t-on l’équivalent…

La marina elle-même est très “old-school”, avec piles en bois, petits escaliers, mais aussi piscine, restaurant, atelier, etc…

Dommage de ne rester qu’une petite nuit, le superbe environnement, les salles de bains individuelles et le restaurant de qualité auraient mérité de se poser un peu, mais l’instabilité de la météo commence à nous préoccuper, mieux vaut se garder un peu de marge avant notre vol retour.

  • Virginia ouest

Hunts Cove, 16 novembre

La partie sud de Chesapeake est dans l’état de Virginie, le premier état du sud. Il semble que cette partie de la baie soit beaucoup moins touristique. Après avoir traversé le Potomac, dont la largeur est impressionnante, nous repérons sur la carte plusieurs petites anses, sans trop nous éloigner de notre route. Dans Fleets Bay,  la deuxième à droite, Dymer Creek, puis la troisième à droite, Hunts Bay nous accueille à la nuit dans un abri parfait devant des manoirs au parfums d’Autant en emporte le vent.

Norfolk, 17 – 19 novembre

Partis dès le lever du soleil, nous faisons les 60 miles qui nous restent jusqu’à Norfolk sous un grand soleil et peu de vent. L’approche de Norfolk est impressionnante. L’accès se fait par un large confluent des rivières James et Elizabeth, Hampton Roads . La ville est nichée très loin au fond de la rivière Elizabeth, sur sa rive nord, en face de Portsmouth.

Dernière ville de la baie de Chesapeake que nous visitons, Norfolk n’échappe pas aux superlatifs : c’est la plus grande base militaire au monde, et ça se voit quand on emprunte le chenal même si notre expérience, en la matière, est nulle (à part la rade de Brest). De chaque côté d’un chenal de 10 milles de long, s’alignent des porte-avions et des bateaux de guerre à profusion.

On n’a pas intérêt à se rapprocher trop près des installations militaires, au risque de se faire rappeler à l’ordre. Ce port militaire est doublé d’un gros port commercial où se croisent, dans un chenal étroit, des porte-containers, des pétroliers et des barges poussées par des remorqueurs et sur les berges, de gigantesques grues. Nous arrivons à la tombée de la nuit, sous un soleil couchant qui fait scintiller les porte-avions. Nous avons réservé à Tidewater Yacht Marina, à Portsmouth, en face de Norfolk, mais surprise, la place attribuée est barrée par une pile au milieu! Marina correcte sans plus, mais très pratique car Norfolk et Portsmouth sont reliées par un ferry toute la journée.

Norfolk est une ville historique depuis l’installation des premières colonies dès 1600, dont l’histoire a été popularisée par le célèbre dessin animé de Walt Disney, Pocahontas. Ce magnifique abri naturel explique la présence militaire qui n’a cessé de croître depuis. La ville avait la mauvaise réputation d’un port de garnison. Les quais ont été réaménagés, mais de manière moins réussie qu’à Baltimore. Nous visitons le Nauticus, musée maritime qui abrite l’imposant bateau de guerre, le Wisconsin de 270 mètres de long (!) qui s’est illustré lors de à la deuxième guerre mondiale, en Corée et au Vietnam : impressionnant pour des néophytes pas spécialement militaristes comme nous! La journée se termine en apothéose par la parade annuelle pour les fêtes de Thanksgiving, 75 tableaux mélangeant chars de carnaval et défilé militaire, les gradés à 4 et 5 barrettes dans des voitures décapotables au milieu des jolies filles. Une foule immense et disciplinée, venue de toute la Virginie assiste au défilé, bien organisé avec fauteuils pliants et couvertures.

Même les bateaux de la petite marina de Norfolk sont au diapason.

Une vraie tranche de vie américaine. Mais tout cet étalage militaire qui met tout au même plan, participation aux Forces Alliées et désastre du Vietnam (passé sous silence), commence à devenir pesant. Le lendemain nous visitons le Chrysler Museum qui, entre autres, présente une belle collection de verres de Tiffany et une exposition temporaire sur l’œuvre de René Lalique.

De Portsmouth, nous ne retiendrons que le vieux quartier de maisons victoriennes et les tapas US du restaurant Still. C’est le point d’entrée de l’Intracoastal Waterway qui double toute la côte jusqu’à Miami par des chenaux intérieurs, qu’empruntent des centaines de bateaux américains et canadiens tous les ans dans leur migration entre le Maine et les Bahamas (mais interdit à Spica, la hauteur de son mât dépassant le gabarit des nombreux ponts à franchir).

Après deux jours pour laisser passer une nouvelle petite dépression, nous quittons la baie de Chesapeake par son estuaire, barré par un immense pont qui se transforme en tunnel à deux endroits, pour laisser passer le gros trafic de navires en tous genres qui entrent et sortent de la baie, cap sur Beaufort au sud du Cap Hatteras, qu’il va être juste d’atteindre avant le début de la deuxième nuit en mer.

 

4 Responses

  1. Jean Louis Marchand

    Bonjour,
    Merci de nous faire partager ces moments si complets résultats d’une très riche préparation.
    Amitiés
    Jean Louis

  2. JP

    Quel plaisir de retrouver ces bons moments et de suivre le sillage de Spica.
    Amicalement
    JP&L

  3. Dewlandes Bruno Outremer 45 EN Arbenn

    Sympa votre blog. En plus je ne connaissais pas ces Matisse de Baltimore
    J’ai une petite question sur l’assurance , car la plupart des assureurs ne veulent pas assurer pour les US. Avez vous trouve une assurance a prix raisonnable et pouvez vous me dire aupres de qui
    Merci

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