Après cette longue escale à La Linea où nous sommes en stand-by pour passer le détroit, une courte fenêtre météo semble s’ouvrir. Un horaire précis est à respecter en fonction de la marée et du vent. Car nous retrouvons les marées et les courants de l’atlantique, superposés à un courant permanent d’ouest en est, qui compense l’évaporation et le manque relatif d’apport d’eau douce de la Méditerranée. En résumé : un fort vent d’ouest lève une mauvaise mer si le courant est favorable, et interdit de passer contre le courant. Mais un fort vent d’est s’accompagne généralement de pluie et de mauvaise visibilité. Il faut donc viser la journée de transition entre les 2 régimes, d’autant que Tarifa, paradis historique du windsurf, est réputé pour connaître plus de 300 jours par an au-delà de force 7! Donc départ à 4 heures du matin avec la fin du courant défavorable qui va d’abord s’inverser à terre, re-louvoyage au milieu des cargos au mouillage qui, stockés dans des sortes d’énormes parkings, attendent leur tour pour s’amarrer et décharger leur cargaison. C’est l’occasion de parler de navigation et d’AIS.
Quand on a commencé à naviguer, notre position se tenait à l’estime : on sait d’où on part, on estime son cap, sa vitesse, sa dérive … et on sait où on arrive … en principe et à quelques milles ou dizaine de milles près. Au large, cette estime est recalée par les observations astronomiques, et près des côtes par bonne visiblité, par une triangulation faite en relevant des amers fixes. On pouvait améliorer sa position avec les premières aides électroniques qu’étaient le Consol ou la gonio, mais la précision restait de l’ordre de quelques milles. Le GPS a tout révolutionné dans les années 90, en nous donnant notre position en permanence, à quelques mètres près. Pour autant, les obstacles mobiles (cargos par exemple), par mauvaise visibilité, ne pouvaient être repérés qu’au radar, ce qui supposait à l’époque un équipement lourd et des observations difficiles. Deuxième révolution : l’AIS (Automatic Identification System). Ce système très simple et peu onéreux est apparu il y a une dizaine d’années (on se demande pourquoi pas plus tôt : dans sa fonction émetteur, il utilise le signal de la radio VHF du bord, pour lui superposer les données du bateau ; dans sa fonction récepteur, ces données sont simplement récupérées et décodées). Il permet de tout savoir du bateau qu’on croise : ses caractéristiques, sa position à moins de 10 m près, son cap, sa vitesse, sa vitesse de rotation (s’il change de direction), etc… Introduit automatiquement dans un système de cartographie, il affiche en permanence la route prévue du bateau qu’on croise, la distance minimale du croisement et alerte en cas de risque de collision.
Évidemment, pour que ça marche, il faut que le bateau soit équipé d’un émetteur (tous les cargos le sont maintenant, mais pas tous les pêcheurs, et peu de plaisanciers) et qu’il soit en service (beaucoup de pêcheurs le coupent une fois arrivés sur leur lieu de pêche – alors que c’est le plus utile pour éviter leurs trajectoires aléatoires!). Spica est équipé d’un AIS Raymarine qui détecte des cibles à une distance impressionnante, parfois jusqu’à une centaine de milles selon la propagation des ondes. Pour le fun, on peut afficher la position de n’importe quel bateau (notamment Spica …) en allant sur l’un des sites qui récupèrent ces données et les visualise sur une carte, comme www.marinetraffic.com (taper Spica, et chercher dans la liste “French Sailing Vessel”). Voici la vue des cibles présentes dans la baie d’Algesiras lors de notre départ. Les triangles bleus sont les cargos au mouillage, les verts les bateaux de plaisance. Il y a du monde…
Le jusant nous accompagne jusqu’au large de Trafalgar…
…, cap rendu célèbre par la gigantesque bataille navale d’octobre 1805 où les flottes française et espagnole, parties de Cadiz, ont été anéanties par le génie militaire de Nelson, qui avait poursuivi la flotte de Villeneuve jusqu’aux Caraïbes et retour!. Désorganisés et menés par des officiers démotivés, malgré leur surnombre en hommes et en canons, presque tous les bateaux de la coalition furent coulés, aucun côté Britannique, mais Nelson y laissa la vie après avoir transmis par signaux le célèbre message d’ouverture des hostilités : “England expects that every man will do his duty”.
Cette défaite française, qui fut soigneusement cachée par Napoléon, n’arrêta pas les guerres napoléoniennes, comme l’écrivent à tort certains guides … britanniques. Mais elle mit fin aux projets d’invasion de la Grande Bretagne par les français, et assura pour un siècle la domination maritime des anglais, “Britannia, rule the waves”! . Pour nous plus sobrement, Trafalgar marque la fin de notre épisode méditerranéen. C’est aussi un clin d’oeil à nos navigations précédentes : en revenant de Suède, coincés par le mauvais temps à Boulogne, nous avons eu le loisir de visiter la colonne érigée à la mémoire de Napoléon, sur les lieux-mêmes où se préparait l’invasion de la Grande Bretagne, qu’il abandonna faute d’un nombre suffisants de bateaux, ceux-ci étant bloqués à Cadiz.
Cadiz
C’est sur les conseils des parents de Christine qui parlent du Cadiz de leur jeunesse avec des trémolos dans la voix, que nous décidons d’y faire escale. Pourtant, avis unanime défavorable de radio-ponton, probablement justifié par la position de la marina, quelconque, éloignée du centre ville dans une zone industrielle désaffectée.
La ville occupe toute la presqu’île basse, cernée par la mer et l’estuaire, entourée de remparts, bordée d’immenses plages de sable, et dont émergent les clochers des églises et les anciennes tours de guet. Son quartier antique est immense, très homogène, avec des façades en granite le long de rues étroites pour se protéger du soleil. Manuel de Falla, originaire de Cadiz, est enterré dans la crypte de la cathédrale, imposante de l’extérieur.
On se sent bien à Cadiz. La lumière est splendide. On y mange bien. C’est une escale à réhabiliter!
Portimao
Nous voilà au Portugal après une nuit en mer, à nouveau au moteur. Malheureusement, nous sommes un peu en mode convoyage (comme disait l’équipier d’une de nos connaissances, “convoyage, voyage de c…”), et nous n’aurons pas le temps d’explorer la côte de l’Algarve, alternant embouchures de rivières, plages et petites falaises ocres très découpées nous rappelant Minorque. Nous choisissons Portimao et non Lagos, car nous découvrons au dernier moment qu’une passerelle isole la marina de la mer pendant la nuit, interdisant le départ matinal qui s’impose.
Portimao est célèbre pour la beauté de ses plages, dont Praia da Rocha. Ce que ne dit pas la pub, c’est que l’eau est à 14°! Il fait très chaud, mais l’ambiance brésilienne d’un bistrot de plage nous accueille d’une caïpirinha. Il faut bien souffler un peu avant de franchir le redouté cabo de Sao Vicente et d’attaquer la côte verticale du Portugal, face nord de notre périple. Au coucher du soleil, la visite en annexe du village se Ferragudo, sur la rive opposé, vaut le coup d’oeil (et le coup de fourchette).
Cascais
Après avoir enroulé au moteur la Punta de Sagres et le cabo Sao Vicente…
… qui marque la pointe sud-ouest du Portugal, nous mettons cap plein nord pour la première fois de la croisière. Au Portugal, c’est : soit vent de nord à écorner les boeufs, soit vent favorable ou calme avec brouillard à couper au couteau (et parfois les deux!). La tradition est respectée : visi nulle toute la nuit, passée le nez sur l’écran du radar. On a remis les pulls et tout est trempé sur le bateau. Mais la brume se dissipe à l’entrée du Tage et nous arrivons en milieu de journée à Cascais sous un soleil de plomb. Nous connaissons déjà cette ville balnéaire, style Saint-Tropez portugais, un peu trop chic et bon genre.
Ambiance foot pour le match Portugal-Hongrie, mais les portugais ont la victoire moins explosive que les espagnols. Malgré tout notre amour du Portugal, sa cuisine grasse et peu inventive, à base de poisson frit baignant dans l’huile, ne vient pas à la cheville de la cuisine espagnole. Quant à la marina, disons que la chaleur de l’accueil et le positionnement affiché haut de gamme masquent mal l’inorganisation qui y règne…
Désormais, et jusqu’en Galice, c’est ambiance Portugal authentique, voici la nordasta : coincé entre l’anticyclone des Açores et la dépression thermique du sud de l’Espagne, l’air est canalisé le long de la côte, en accélérant depuis le cabo Ortegal au nord jusque au cabo Sao Vicente au sud, avec des variantes selon la position relative de ces deux centres d’action. Ce qui ne varie pas, c’est le renforcement thermique qui se présente avec une régularité de métronome en début d’après-midi pour atteindre 25 – 30 nœuds jusqu’à la tombée de la nuit. Naturellement, ces conditions entraînent l’eau en surface et provoquent un courant nord-sud de près de 3/4 de nœud. Sans oublier la houle, qui n’est jamais de moins d’un ou deux mètres. Moralité, on borde, on prend un ou deux ris, et au louvoyage à raser la côte pour tenter de s’abriter quelque peu du vent, de la mer et du courant. Heureusement, Porto est sur la route.
Porto
Auparavant (notamment lors de notre départ en transat en 2006), l’accès difficile du Douro, avec une barre très exposée à la grande houle, le courant et l’absence d’infrastructures imposaient, pour visiter Porto, de s’amarrer dans les eaux huileuses de la petite marina de Leixoes, au milieu des cargos. Depuis, deux immenses digues ont été construites à l’entrée du Douro, la barre draguée et une belle marina construite sur la rive sud, à peu près à l’abri du courant.
Outre la qualité de l’abri, tout est parfait dans cette marina : dès notre arrivée, deux marineros sympathiques nous attendent pour nous indiquer notre place et nous aider à nous amarrer dans le grand vent, l’accueil au bureau est exemplaire, et pour une fois, les bistrots, restaurants et magasins ont été construits en même temps que la marina (excellent restaurant de sushi!), ce qui la rend particulièrement attrayante, d’autant que ses tarifs sont fort raisonnables.
Seul inconvénient, on est rive sud à Afurada, près de Vilanova de Gaia, et fort loin de Porto, sans vraiment de transports en commun adaptés. Mais pas grave, car ici c’est doublement la fête : jour férié pour la Saint Jean et défilé de bateaux traditionnels sur le Douro, et fête de saint Pierre, patron des pêcheurs toute la semaine à Afurada, avec fête foraine, concerts et carnaval dans ce beau village de pêcheur.
La tradition consiste à se munir d’un marteau en plastique muni d’un sifflet, pour taper bruyamment sur la tête de son voisin. Elle est détournée ce soir-là, au profit du soutien à l’équipe de foot nationale. Pour nous aussi c’est la fête, car notre fils Nicolas nous rejoint pour une semaine.
Nous passons les 3 jours suivants à revisiter Porto. Nous découvrons en particulier cette fois-ci l’extravagante librairie Lello et le délirant palais de la Bourse, bâti à la fin du 19ième sur la fortune du porto, qui montre qu’on peut faire n’importe quoi quand l’argent coule à flots sans retenue!
Nous oublions les grands classiques et passons par la cave de Cokburn, peu connue en France, pour déguster et faire le plein. Nous apprécions la beauté des quais, des églises et des palais mais, M. Le Maire, faites un effort pour atténuer l’incroyable saleté de la ville et ses ordures abandonnées un peu partout!
Viana do Castelo
Les 3 étapes suivantes vont se poursuivre dans des les mêmes conditions de “nordasta”, sur une mer agitée qui tape. Pour autant Spica avance bien, sans trop faire souffrir son équipage.
Mais, à plus de 8 noeuds au près, ça tape fort, et ça mouille, les embruns rabattus par la vitesse du vent apparent arrivent vite…
Viana do Castelo, sur la route est une escale bien placée. Contacté par téléphone la veille, Carlos nous accueille chaleureusement. Nous avions un peu hésité à nous arrêter, la marina étant très petite. Mais un ponton d’accueil extérieur (qui ne figure pas dans les guides) a été mis en place à l’extérieur de la marina sur la berge de la rivière. Une banderole de signalisation nous y signale une place royale réservée pour Spica!
Initialement prévu pour faire le commerce du vin de Porto, le village a gardé ses belles maisons du 19 et début du 20ème siècle.
Un funiculaire mène au sommet de la colline où a été construite une église monumentale en granite, il y a moins d’un siècle. Mais l’intérêt réside dans la vue à 50 km à la ronde sur la côte, l’estuaire et la campagne environnante.
Comme des « forçats », nous repartons encore une fois le lendemain à 5 heures du matin pour Baiona, pour l’étape sans doute la plus dure de toute la croisière.
Baiona et les rias bajas
Partis à 5 heures du matin, le vent était déjà là à la sortie de l’estuaire, établi à 20-22 nœuds puis 26-28 rafales à 30 vers le cabo Sillero, à la barre pour éviter au mieux les nids de poule que le pilote anticipe mal. Avec un ris puis 2 ris dans la grand voile et le solent partiellement roulé et après 31 virements de bord pour rester dans l’abri relatif de la côte, nous abattons vers Baiona, avec 66 miles au compteur pour un trajet en ligne droite de 33 milles! Une pensée pour Christophe et ses équipes au chantier, c’est dans ces moments de “brafougne” qu’on compte sur eux…
A peine passé le cap, le vent tombe complètement tant la protection de la baie de Baiona est bonne. Le marinero du Monte-Real Club de Yates nous accueille en s’épongeant le front, changement de climat. Nous retrouvons nos marques à Baiona, que nous avons souvent visité avec nos enfants sur nos bateaux successifs : baignade, promenade sur le paseo, plein d’albarino, ce délicieux vin blanc fruité élaboré dans les rias bajas et sur les rives du rio Minho, sans oublier la réservation au restaurant du club. La journée se termine devant un excellent repas sous les lambris de cette institution très british, avec un café dans ses profonds fauteuils en cuir, devant les trophées et les vieilles photos témoignant de son passé révolu.
Comme le temps commence à manquer, on ne profitera pas des innombrables mouillages des rias bajas cette fois-ci. Le trajet jusqu’à la péninsule d’O Grove se déroule dans les mêmes conditions de vent que la veille, mais sur eau plate à l’abri des Iles Cies, Ons et Salvora. Quel plaisir de tirer des bords au près à près de 9 nœuds, et d’arriver presque sans s’en apercevoir au mouillage parfaitement abrité de l’ensenada de Lanzada! A terre, une sorte de chemin de douanier sur une passerelle en bois fait le tour de la pointe et nous révèle un paysage de rochers énormes en équilibre, séparant de petites criques de sable doré, on se croirait à Ploumanac’h ou à Trebeurden!
Comme prévu, un petit front chaud nous rattrape pendant la nuit avec son brouillard habituel, programme moteur-radar dans la houle pour passer le cap Finisterre à l’intérieur des cailloux. Cette partie de côte est appelée Costa da Morte et, si elle est célèbre pour ses fruits de mer, elle n’engendre pas la joie!
A Camarinas mouillage abrité au fond de la ria à côté du village, capitale de la dentelle qui ne lui a pas fait faire fortune!
Au menu du soir, toutes sortes de fruits de mer dans un excellent restaurant qui ne paie pas de mine, et notamment une racion de percebes : les pousse-pieds, récoltés encordé sur les falaises rocheuses battues par les embruns sont un des plats préférés des espagnols, les plaçant à l’égal des homards. On comprend pourquoi, et leur commerce génère, paraît-il, une bonne activité de contrebande, notamment en provenance de Belle-Ile. Il n’est d’ailleurs pas rare de croiser un quidam avec un sac en plastique à la main, qui en propose en catimini, c’est le shit local!
Ares, beau mouillage des rias altas, est rejoint le lendemain au bout de 60 milles dans les mêmes conditions, avant La Corogne où Nicolas nous quitte pour ses 2 mois d’été à l’hôpital de Nantes. A Ares, c’est la fête du pulpo (le pulpo a la gallega – poulpe à la galicienne), c’est un peu le plat national, délicieux à petite dose, moins appétissant servi à la louche dans une bassine! Comme c’est aussi jour de rassemblement de motards avec concert de hard rock à l’appui, voilà une belle cacophonie, jusque tard dans la nuit, sur ce mouillage d’ordinaire si calme.
La Corogne a, pour nous, une saveur particulière : elle a été souvent le passage obligé sur la route des rias bajas, et vers les Caraïbes il y a déjà 10 ans. Venant de l’ouest, on aperçoit d’abord les immeubles qui bordent la grande ensenada de Orzal, puis la Torre de Hercules apparaît, isolée sur sa presqu’île, seul phare de l’antiquité toujours en fonctionnement, tourelle carré qui domine la mer de ses 59 mètres.
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L’entrée donne accès à un beau bassin de navigation. Outre la ria d’El Ferrol entièrement militaire et de sinistre mémoire, les rias d’Ares, de Betanzos et la ria de La Corogne, peu fréquentées, valent le détour.
Nous retrouvons avec plaisir la belle marina installée en plein centre ville, dans l’ancienne darsena militaire. Depuis notre dernier séjour, tout l’espace entourant la marina a connu des travaux titanesques, tunnels, parking souterrains, pour être rendu aux piétons, ce qui ajoute encore aux charmes de l’escale, face aux beaux balcons blancs fermés typiques des maisons de La Corogne.
Naturellement, le nordet s’installe pur 4 jours. Le bon côté, c’est qu’on peut retrouver nos adresses favorites en ville. Notre première visite sera pour notre adresse de « jamon », La Leonesa, dont le patron, Bernardo, marié à une française et parlant parfaitement français affiche une forme de marathonien qu’il entretient en courant tous les jours sur le paseo proche! Il nous reçoit chaleureusement pour une dégustation de bellota, le must du jamon iberico, et nous ouvre une bouteille d’un excellent vin de sa cave. Spica va s’alourdir un peu, mais c’est du consommable…
On passe aussi du bon temps à papoter avec nos voisins de ponton du Real Yate Club. Nous faisons notamment route depuis un moment avec Antares II, un beau plan Cornu de 1960 géré par une association, qui fait route de Toulon vers Brest pour participer à Brest 2016, et avec Cruisepersille, bateau norvégien de 37′ que son propriétaire ramène de Méditerranée à son domicile d’Haugesund, dans les fjords au nord de Stavanger, via l’Ecosse. Fascinant de voir la variété (et l’ambition) des programmes de navigation de chacun… Comme les bateaux arrivent au portant du nord en cirés, bottes et avec 2 ris, rien ne presse! Enfin, la date butoir du 10 se rapproche et le Golfe de Gascogne nous attend.
Le temps de bien visiter la vieille ville, ses églises, les rues commerçantes à partir de la belle Plaza Maria Pita, héroine du 16ème siècle qui arrêta l’invasion anglaise menée par Drake, du château San Anton et de l’aquarium, de dénicher 2 superbes restaurants (Pe Franco, Pablo Gallego) et c’est reparti, toujours au près, toujours 25 noeuds !
Une halte s’impose à Cedeira, une de nos escales galiciennes préférées, magnifique « lac suisse » au milieu des forêts de pin, près du Cabo Ortegal.
Ironie du sort à laquelle on commence à être habitués, après 10 h de près le lendemain dans un long bord vers le nord, une dorsale se renforce plus que prévu, et bascule sur notre trajectoire : la traversée du Golfe sera la plus calme et la plus lente qu’on ait jamais connu, les 300 milles quasiment sans un souffle, sur un lac et donc au moteur.
Tout ça nous vaut un limpide lever de soleil entre les 4 éclats blancs du feu des Baleines, au Nord de l’Ile de Ré, et l’éclat blanc du feu de Chassiron, sur l’Ile d’Oléron au sud. Il fallait en profiter, car l’arrivée à la tour Richelieu, entrée du chenal de La Rochelle, se fait le dimanche matin, au milieu d’une cohue indescriptible. Nous pensions que l’extension du port des Minimes allait créer un port monstrueux. Nous vérifions que c’est bien le cas, avec ses 4500 places fixes et 600 bateaux de passage par jour! Il faut bien viser entre deux bateaux pour loffer et affaler la grand voile. En plus, c’est jour de parade des Figaro, qui viennent de terminer leur solitaire, et nous avons l’impression de passer brutalement de plusieurs semaines de relative solitude à la place de la Concorde! Wilfrid, de la marina, nous accompagne au ponton où Spica va attendre le Grand Pavois, qui le libèrera pour de nouvelles aventures plus lointaines début octobre.
Cecile
Jolie la trace de la difficile remontée de la côte portugaise !
Jean-Marc Favier
On pourrait qualifier l’épisode de dernier de la première saison, non ? Mais c’est tellement, tellement mieux que n’importe quelle série télévisuelle. Cent mille mercis.
Jean-Gabriel OLLIVIER
Bravo pour cette belle remontée. Avons hâte de faire connaissance avec Spica au Grand Pavois .
JP Roux-Levrat
Remontée dans un fauteuil , voire dans un canapé tellement le bateau est large . En tous les cas belle mise en jambe pour la suite du programme de navigation . Belle et longue vie à Spica qui s’ennuie déjà attaché à ses “cordes ” .