Du 15 mars au 4 avril 2019
Back to Bahamas, ses eaux turquoise, ses plages de sable fin, ses poussières d’îles.
Spica a hiverné, comme l’an dernier, à la marina du Yacht Club de Grand Bahama.
Objectif la pointe est de Cuba (Punta de Maisi) en tricotant de petites étapes contre l’alizé : Grand Bahama, Eleuthera, les Exuma, Conception, Long Island et Great Inagua, distante seulement de 50 miles de Cuba.
Nous avons déjà beaucoup écrit sur cette partie des Bahamas, dans nos 4 articles de 2017 : 1 de Mayaguana à Long Island (21/5/2017 ; 2 Les Exumas 26/5/2017 ; 3 Nassau – Berry Islands 7/6/2017 ; USA 11- Bahamas : Grand Bahama 13/12/2017), et dans celui de 2018 5 Eleuthera – Cat Island 14/5/2018.
Alors pour cet article, peu de commentaires, et beaucoup d’images qui, nous l’espérons, feront partager la beauté exceptionnelle de cet archipel. Nota : aucune couleur d’image n’a été retouchée!
Eleuthera
Après une journée et une nuit de navigation, on survole notre premier bank en arrivant à Eleuthera, près de Current Cut.
Les conditions permettent de mouiller pour la nuit un peu au milieu de nulle part.
Alaster Bay, sur la côte nord-sud d’Eleuthera, n’est pas très fréquenté, malgré la beauté du site et du mouillage. Le drone est de sortie..
Plus au sud, Governors Bay, mouillage pourri mais beau village. Le point de rassemblement est le Bucaneer’s Club : tableaux naïfs au mur, bonne musique, cocktails typiques (Bahama Mamma et Goombay Smash) et cuisine raffinée, dans un jardin sous les arbres, que demander de mieux….
French Leave Beach, plage de sable rose face à l’océan mérite de traverser l’île à pied.
Mais au retour quelle idée de faire un crochet jusqu’à l’ancien Club Med en ruine : 3 chiens venus d’on ne sait où nous sautent dessus. Après un bon quart d’heure de négociation avec ces stupides bestioles, une conductrice nous tire de ce mauvais pas, et nous raconte qu’une touriste s’est fait mordre méchamment quelques jours auparavant dans le coin. Moralité : en bateau le danger ne vient pas toujours de là où on l’attend. On en oublierait presque le grain copieux qui nous a trermpés jusqu’aux os!
Encore plus au sud, un coin mal abrité où on ne s’arrête jamais : Tarpum Bay, petit village touristique avec un joli front de mer et une ambiance vacances : musique, bistrot, gens décontractés accueillants.
Rock Sound fera un meilleur abri pour laisser passer passer le coup de northern annoncé (coup de vent de secteur nord qui balaie régulièrement les Bahamas). La zone de mouillage s’est déplacée vers l’est depuis qu’un restaurateur avisé a installé un dock pour les annexes, qui permet aussi d’apprécier son excellente cuisine (Frigate). On commence à prendre un sacré retard sur le calendrier…
Les Exuma
Sans doute le meilleur des Bahamas, un chapelet de Cays, entre l’océan profond à l’est et le lagon peu profond à l’ouest. Entre ces îles, des passages appelés cuts font communiquer les deux côtés. Ils sont soumis à des courants violents et très exposés à l’alizé, qui cogne fort contre la côte au vent. Sous le vent, c’est un dédale de chenaux peu profonds (2 à 3 m, parfois moins).
Traversée de l’Exuma Sound vers Highborne Cay, bande d’océan profond entre Eleuthera et les Exuma, On passe du bleu clair du bank au bleu nuit du profond, on ne s’en lasse pas…
Highborne Cay paraissait sympathique pour passer la nuit. On a vite compris notre erreur : c’est la première île en venant de Nassau vers la partie centrale des Exuma, et donc une escale obligée de tout ce qui vient de la capitale pour partir vers le sud, et retour. Et comme nous sommes au début de la transhumance retour, l’aire d’autoroute affiche presque complet. Comme toujours, en s’écartant un peu, on trouve un coin tranquille … jusqu’au lever d’un bon noroit qui a bien 100 milles de mer pour lever un bon clapot et nous pourrit un peu la nuit.
30 milles plus au sud, Hawksbill Cay fait partie de la réserve naturelle du parc des Exuma, créée en 1958 pour combattre l’exploitation commerciale des Bahamas (il y a du boulot …). Donc pas de maisons, pas d’antenne de communication, pas de bistrot… la nature. Il faut payer une contribution pour l’entretien du parc à chaque mouillage. En approchant du rivage, on en croit pas nos yeux : un hydravion vient de se poser au fond de la baie!
Il vient ravitailler le Bravo Eugenia, yacht privé flambant neuf de 109 mètres de long (250 millions de $, nous apprendrons…), mouillé un peu plus loin. Pour être objectif, bravo au designer de ce yacht extraordinaire.
Après le décollage de l’engin, on se retrouve tout seuls dans un site vraiment exceptionnel.
Au loin, les crews du yacht installent sur la plage une salle à manger provisoire pour 19 personnes, avec un déballage de tout ce qui peut exister comme jouets de bateau et des piles de peignoirs au logo du bateau (avec nos casquettes Spica, on joue petit bras). Au coucher de soleil, une noria d’annexes (enfin, à l’échelle d’un bateau de 109 m) débarque les 19 invités à terre. Un peu surréaliste, tout ça.
South Sampson Cay
Sur la route de South Sampson Cay, file continue de bateaux canadiens et US remontant au pays (est-on dans le bon sens?). Très beau mouillage, bien abrité du nord au sud-est, derrière cette île bordée d’îlots entourés de sable.
Il est désormais interdit d’y débarquer : son propriétaire américain a fait un caprice et décidé de fermer marina, magasin et restaurant pour être tranquille (en virant tout le staff bahaméen au passage). Quand on lit que la privatisation des terres bahaméennes devient un vrai problème, on finit par le croire.
Staniel Cay
Point de ralliement des touristes qui viennent nourrir les cochons nageurs sur la petite de plage de Big Major’s Spot. Rien à rajouter par rapport à notre article précédent, si ce n’est que le restaurant du Staniel Yacht Club est toujours aussi bon, et que l’intérieur de l’île est bien décevant. En ce dimanche après-midi, l’aéroport est particulièrement actif avec un atterrissage ou un décollage tous les ¼ d’heure, vers la Floride ou d’autres Cays.
Black Point sur l’île de Great Guana Cay
Quelques milles au sud, on rejoint la longue île de Great Guana Cay, et on change de monde à Black Point, avec un village typiquement bahaméen au fond d’une belle baie.
Le point central du bourg, c’est une imposante laundry. Lundi, c’est jour de lessive, et on a l’impression que toute la lessive de l’île et des bateaux de passage remplit les nombreuses machines qui tournent frénétiquement.
Le lendemain, calme blanc sur le bank en longeant Great Guana Cay..
Lee Stocking Island
Encore une curiosité. En 1968, John Perry fut missionné par le président Johnson pour créer ce qui est devenu la célébre NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration). Dans la foulée, il créa un institut de recherche sur les océans, le Perry Institute, toujours actif. En 1984, l’institut installa une base de recherche sous-marine majeure sur Lee Stocking Island, avec labos de recherche, un village entier créé de toutes pièces pour héberger les chercheurs, et une piste d’atterrissage pour les transporter, devenant une base importante à l’échelle mondiale dans ce site paradisiaque. En 2011, il fut brutalement décidé de la fermer, mode US : comme ça coûtait trop cher de déménager le matériel, tout est resté sur place, avant d’être pillé ensuite, bien sûr. Aujourd’hui, on se promène dans un village fantôme, victime d’on ne sait quelle catastrophe.
En tous cas, un excellent mouillage.
Elisabeth Harbour (Georgetown, capitale des Exuma)
A Elisabeth Harbour, un vent inhabituel de noroit nous donne l’occasion d’explorer le beau mouillage de Goat Cay.
Le lendemain, la rotation au NE nous impose un déplacement vers le classique mouillage de Stocking Island. Son vendeur de conch salad est toujours là, sa salade est toujours aussi délicieuse, mais sa belle cabane ne va plus durer longtemps, minée par l’érosion du littoral…
Sur la côte sauvage, ça souffle.
Conception
Conception fait partie des 3 îles où Colomb aurait débarqué lors de son premier voyage. A l’arrivée, un comité d’accueil de 5 beaux spécimens modère nos ardeurs à piquer une tête depuis le bateau.
L’ile est une réserve naturelle qui abrite une faune très riche, nous sommes survolés par des paille-en-queue piaillant. A terre, d’interminables plages décorées de curieux monticules coralliens.
Long Island
Escale à Clarence Town, forcée par le manque de vent, beau mouillage qu’on retrouve avec plaisir, au premier plan l’Outremer 45 Atlantide.
Nous donne surtout l’occasion de passer une excellente soirée avec les équipages de 2 bateaux français. Sur le Sun Legende Yovo , Francine et François (http://yovo66.blogspot.com) bouclent un splendide tour du monde, en direction de la côte Est US. Sur Atlantide, Delphine, Ludovic et Marilou (//sailingatlantide.com) prennent la direction de Miami après transat et séjour dans l’arc antillais.
Great Inagua
Great Inagua est une île du bout du monde. A une petite journée de mer de Long Island, elle n’est qu’à quelques heures de Cuba au Sud-Ouest et Hispaniola au Sud-Est, le Windward Passage qui sépare les 2 n’est qu’à 45 milles. L’exploitation du sel, la deuxième plus importante au monde à l’époque, fit sa fortune. Aujourd’hui, il ne reste plus rien de cette richesse. Pour nous, le seul intérêt est de pouvoir récupérer auprès des douanes le fameux “Zarpe”, document de sortie qui fait partie de la liste des documents obligatoires pour entrer à Cuba. La côte ouest, face au seul village de l’île, Matthew Town, est courte et rectiligne, donc la houle en fait facilement le tour et rend le mouillage très inconfortable. A notre arrivée, un beau bateau traditionnel (rare aux Bahamas) est de sortie. Demain, cap au sud!
JP & L
Absolument magnifique…un rêve éveillé. Bon vent pour la suite.
Marchand Jean-Louis
Bonjour,
Effectivement les photos et descriptions font rêver
Toujours beaucoup de professionnalisme dans la préparation des navigations
Continuez à bien profiter des moments de votre vie, c’est exceptionnel.
Amitiés
Jean-Louis
Demay marie
En effet c’est magnifique et cela fait rêver navigateurs et plongeurs …. le ski semble bien loin mais nous avons penser à vous cet hiver au refuge du chardonnet !!! Marie demay