Ibiza
Ibiza est connue pour être (ou avoir été) l’une des capitales mondiales de la fête. Alors, comment dire, ceux qui connaissent notre amour des discothèques, de la musique de David Guetta ou de Bob Sinclar, du bling bling en général … comprendront qu’on aborde Ibiza avec un mélange de curiosité et de méfiance!
Les 50 milles qui séparent Mallorca d’Ibiza sont avalés sous gennaker, à une moyenne de 7 nœuds, sous le soleil, enfin une belle navigation! Nous sommes accueillis par le phare de la Punta Moscarter, qu’un responsable facétieux des Phares et Balises locaux a déguisé en bougie d’anniversaire.
Cette partie bordée de falaises basses et d’éboulis est un peu décevante à première vue, mais la suite nous réconciliera avec Ibiza, avec 4 escales très contrastées.
Première nuit sur la côte nord. Nous négligeons la cala Portinatx, vantée par les guides, mais qui nous semble bien bétonnée, au profit de San Miguel, cala double, profonde, bordée de berges escarpées boisées et protégée de l’ouest par une île privée abritant une splendide maison. Même si l’endroit est très touristique, le cadre est magnifique, en faisant abstraction de deux hôtels au fond de la baie.
Le mouillage est le terrain de jeu des speed boats qui nous tournent autour pleine balle. Heureusement à 18 heures, tout s’arrête et on profite du paysage. A la tombée de la nuit, on part explorer en annexe la deuxième cala, Benniras, dont l’entrée est gardée par un curieux piton rocheux accore.
Il y règne une ambiance complètement différente, tonalité hippie rescapée des années 70 (vendeurs vintage compris) : petit marché «ethnique», musique cool, resto sur la plage, tout ça nous va très bien…
Deuxième nuit un peu plus loin près de la pointe nord-est, à Clot d’es Llamp, au nord immédiat de Punta Grossa et de son phare désaffecté. Ne cherchez pas sur la carte une plage ou un abri. Non c’est un renfoncement de la côte dominée par une falaise de 150 mètres qui semblerait avoir été coupée par un gigantesque couteau et qui laisserait voir une tranche de roches compactées, écrasées, torturées. D’ailleurs, une bonne partie de la côte est d’Ibiza, jusqu’à l’Ile de Tabomago, laisse apparaître ce type de formation géologique.
L’endroit est fascinant, et après avoir passé l’après-midi à se baigner et explorer en annexe les grottes alentours, on décide d’y passer la nuit. Bien sûr, on n’a pas très bien dormi car, chaque fois qu’une petite houle entrait dans la baie, elle s’amplifiait et on se levait pour être sûr qu’on ne dérapait pas… Mais on ne regrette rien, c’était trop beau !
Troisième nuit au port d’Eveissa, capitale de l’île.
Malgré les mises en garde, on casse la tirelire pour s’amarrer à Ibiza Marina. Au sud, la rade est dominée par le vieux quartier médiéval, Dart Vila, composé de petites maisons blanches qui grimpent sur une colline enceinte de remparts et dominée par la cathédrale. Cela a un petit aspect arabe, qui rappelle que la cité fut sous domination maure pendant 5 siècles.
La marina est de l’autre côté du bassin intérieur. La qualité du service est inversement proportionnelle à la somme déboursée (nécessité de déplacer le bateau à peine amarré, le port s’étant trompé d’emplacement, 1/2 h d’attente pour faire le plein pour d’obscures raisons techniques, accueil inefficace et indifférent, la voilà en bonne place pour figurer dans notre hit parade des pires marinas!). L’agitation dans l’avant port et le bassin intérieur est incessante et se croisent des ferry, des petits bateaux de passagers, des motoryachts, des voiliers et la navette. Mais ce qui est impressionnant c’est la densité d’énormes yachts luxueux, briqués toute la journée par des équipages professionnels portant parfois l’uniforme, exhibant des cohortes de jolies filles fort peu vétues, musique à fond, champagne à flot au bord de la piscine sur le pont supérieur (mais si, ça existe!). On est dans un autre monde…
Les yachts à voile sont nettement moins nombreux, mais la qualité est là, à l’instar de notre voisin Nirvana le bien nommé, plan Dubois de 53 m de démesure, propriété du fondateur d’une célèbre enseigne de vêtements espagnole.
Nous rejoignons la vieille ville par un bus de mer, vieux rafiot toussotant, qui traverse la rade intérieure pour rejoindre la vieille ville.
En ville, dans la partie basse, ancien quartier des pêcheurs, Sa Penya, les boutiques pour touristes se touchent : branchées, hippies (et son célèbre marché, un peu décati), gay, junks. Plus haut les belles maisons et les hôtels discrets se cachent des regards, dans des quartiers très calmes qu’on n’imaginait vraiment pas trouver ici.
Nous réservons pour dîner sous la tonnelle, sur une petite place près des remparts, dans un silence total.
Pour faire court, on a donc adoré Eveissa, qui aurait mérité une escale plus longue, mais à 12 h 00, le marinero nous intimait l’ordre de faire place nette!
Et la teuf dans tout ça? Et bien c’est raté, à part quelques affiches vantant le début de la saison à l’Amnesia et la discothèque en plein air de la marina, très sage, rien, nada! Il paraît que ça se passe de l’autre côté, vers Sant Antoni. Ce sera l’une de nos grandes déceptions du voyage. Sûrement.
Espalmador
Classée 5ème plus belle plage du monde sur Tripadvisor, ça vaut le coup de vérifier! Espalmador est une petite île basse et sableuse en prolongement de la pointe sud d’Ibiza, séparée par des petits îlots bas et des hauts fonds, traversés par des chenaux qu’empruntent, à grande vitesse, des centaines de bateaux ! On découvre la beauté du mouillage une fois à l’intérieur devant une plage de sable blanc-rosé qui donne des teintes de lagon antillais à l’eau, avec une ambiance Glénan – Ile du Loch.
L’île est privée, on ne peut accéder qu’à la plage et à un très bel étang intérieur d’eau saumâtre couvert d’oiseaux.
Baignade, balade à pied sur la plage… il n’y a rien d’autre à faire… retour à la vie sauvage, tout près de l’agitation d’Ibiza.
Formentera
La 4ème île des Baléares n’a pas d’aéroport. C’est pourquoi un incroyable défilé incessant de bateaux de passagers à grande vitesse la relie à Ibiza, pour amener les touristes en quête de plages et de tranquillité (?). Nous longeons ses immenses plages devant lesquelles viennent mouiller les bateaux depuis Ibiza, avant de trouver un très beau mouillage devant la cala Saona.
Une petite plage bordée de falaises ocres, avec un très bon restaurant-paillotte, l’affluence relative est justifiée, et l’abri, par vent autre que noroit, meilleur qu’il n’y paraît sur la carte.
C’est en tous cas une excellent manière de saluer les Baléares, avant de rejoindre Alicante pour entamer un tour de l’Espagne et du Portugal qui promet d’être laborieux (et qui le sera…).
Louis-Bernard
Quelles couleurs dépaysantes… en Europe…!
Merci pour cet album de voyage méditerranéen distillé régulièrement, pendant que vous tirez des bords en Atlantique !
Bon vent.
Claire guihard
Merci pour ce beau toujours si bien raconté et photographie
Claire guihard
Merci pour ce beau VOYAGE…..sorry