Ce n’est pas la plus belle île des Caraïbes, de loin, mais l’arrivée du « Carribean Odyssey Rally » nous donne l’opportunité de la visiter. Située à l’est de l’arc antillais, elle est passée au travers des explorations de Christophe Colomb et n’a été découverte qu’en 1536 par le portugais Pedro a Campos sur la route du Brésil. Elle fut ensuite occupée par des colons anglais qui lui ont donné son aspect british qu’elle a conservé aujourd’hui. Au 17ème siècle, elle a prospéré avec la monoculture de la canne à sucre pour laquelle elle fit venir des esclaves africains en grand nombre. Elle est indépendante depuis 50 ans. Le gouvernement a fait le choix d’une zone franche qui a attiré bon nombre d’institutions financières plus ou moins présentables, et a développé le tourisme des paquebots de croisière (en moyenne, 20 navires par semaine!), en délaissant toute production agricole locale. Résultat, tout est importé, il n’y a pas vraiment de marchés locaux pour les fruits et légumes, et la vie est affreusement chère. Mais les barbadiens sont très accueillants et on s’y sent parfaitement en sécurité.
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Après l’accueil amical de Pascal et Pascale au bassin des paquebots et une clearance éclair, Spica est dans le bassin à flot, le « Careenage », en plein centre ville de la capitale Bridgetown, avec d’autres bateaux du rallye.
L’emplacement est stratégique mais bruyant, au bord de la route et l’eau est couverte de déchets! D’une façon générale, on sent bien que la protection de l’environnement n’est pas encore dans les priorités du pays! Ce qui n’empêche pas les tortues de venir nager autour du bateau.
Pas étonnant qu’il faille ralentir pendant la période de ponte:
Bridgetown est une ville très animée, avec sa rue principale affichant des boutiques de luxe hors-taxe et des banques. Les rues populaires alentours sont beaucoup plus sympathiques, avec des petites boutiques.
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Mais partout tout est hors de prix, traduisant un niveau de vie élevé. Nous tairons le prix de ce jus de coco bien vendu par un sympathique barbadien, qui atteint les sommets d’un lounge 5*!
Quelques vestiges coloniaux de type anglican subsistent ça et là. La ville est baignée de musique : reggae dans le bus scolaire qui nous a pris au bord de la route (!), alors qu’on attendait un taxi, excellent jazz le jeudi soir au Waterfront café, chorale d’église devant le bateau le vendredi soir, et musique tonitruante le samedi de minuit à 4h du matin!
Le front de mer s’étire le long d’une immense baie, Carlisle Bay, grande plage de sable fin, bordée de bistrots, de restaurants, avec à son extrémité le très british Barbados Yacht Club, et des hôtels de luxe. En tant que participant au rallye, nous bénéficions d’une carte de membre temporaire du club, nous donnant accès à ses restaurants et sa belle plage.
Les deux premiers jours, nous nous laissons porter par les rencontres avec les autres équipages de la transat, de bistrots en restos pour échanger sur nos expériences respectives, nos succès, nos petits problèmes.
Puis nous louons une voiture pour visiter l’île et c’est la côte au vent, côté atlantique, qui nous séduit, avec ses plages creusées dans les falaises, et battues par la houle de l’atlantique. Dès le cap SE de l’île, aucune barrière de corail ne protégeant la côte, les plages ressemblent plus à la côte des Landes qu’aux clichés tropicaux.
Le must, c’est le village de Bathsheba, célèbre pour les amateurs de surf de (très) bon niveau! Par endroits, on se croirait à Lifou…
Une recommandation : le restaurant de l’Atlantis Hotel, vieille institution de l’île, construit il y a un siècle par un pêcheur, et tenu aujourd’hui par ses descendants. Excellente cuisine, cave digne d’intérêt, service impeccable mais qui se la pête un peu, et surtout, quel décor:
Dans le centre nous visitons une grotte, Harrison’s Cave, découverte seulement en 1970 par un danois, et qui vaut le détour pour sa visite en train électrique (sans doute adapté aux moyens physiques du passager US moyen d’un paquebot…). On aurait pu garder nos 60 $ pour un meilleur usage.
Nous y apprenons que, contrairement aux autres iles de l’arc caraïbe, Barbados n’est pas d’origine volcanique mais résulte du soulèvement de la croûte terrestre à la rencontre des 2 plaques tectoniques, caraïbe et atlantique, sur laquelle se sont déposées des strates successives de corail qui se sont partiellement effondrées. Cela explique la formation karstique de la grotte et des effondrements à ciel ouvert, appelés « gullies » dans lesquels une flore tropicale luxuriante s’est développée à l’abri de l’alizé.
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Sur la côte sud, ravissante petite anse, St Lawrence Gap, bordée d’une multitude de restaurants. Plus à l’est encore le village de pêcheurs d’Oistins célèbre pour son marché aux poissons du vendredi soir.
La côte sous le vent est plus décevante, en proie à la folie immobilière haut de gamme. Elle garde, près de St Charles tout au nord, quelques rares dernières belles plages encore accessibles.
L’habitat rural : minuscule et flashy:
Les deux derniers jours sont consacrés à faire le point sur le bateau : monter au mat, inspecter tous les points de ragage sur les cordages. Les courses attendront notre prochaine escale à la Martinique. Après une semaine, on sort du Careenage, pour passer la dernière après-midi au mouillage de Carlisle Bay, qui vaut plus par son beau turquoise que par son confort, la houle faisant le tour de la pointe sud.
Départ le 6 février au soir pour la Martinique, pour un saut de puce de 111 milles.
Hervé Redon
6 mars …si vos voiles vous menent à Sainte Lucie dans les 4 prochains jours nous sommes sur l’île… bises et bon vent Hervé (HR) et Benoit
Clerc didier
Un bien bon moment avec les SPICA a Bridgetown dans ce restaurant avec l’orchestre.
véronique et didier sur Rootsie