La Grande Motte – Barcelone

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LGM - Barcelone

Après les festivités de l’Outremer Cup (voir l’article sur le sujet), nous croyions naïvement pouvoir partir tranquillement de La Grande Motte pour notre tour de l’Espagne, et gagner tranquillement Port-Vendres, puis Barcelone avant de traverser les Baléares. C’est oublier le coup de suet qui nous attend dès la fin des régates (quand même 40 nds dans la marina), suivi d’un coup de tramontane annoncé. Malgré ce temps bien peu établi, nous partons pour dire que La Grande Motte est derrière nous. Pas le temps d’arriver près des Pyrénées avant le mauvais temps, Cap d’Agde nous accueille.

Agde 2

Bon, pas la peine d’en faire un roman, c’est La Grande Motte sans architecte. Au moins, nous avons un emplacement agréable, dans le petit port de pêche où le poisson se vend au retour des bateaux (quand le temps le permet, ce qui n’est pas le cas!), à l’écart des foules (week-end de Pentecôte oblige) et de l’immense marina créée, avec tous les aménagements touristiques plus ou moins délirants des années 70.

 L’une des seules curiosités de Cap d’Agde, c’est une conche creusée dans une émergence locale de roche volcanique. Bon.

Agde 1

Nous avons la surprise de retrouver (un verre à la main, bien sûr) Jean-Pierre du chantier Outremer venu faire essayer un bateau identique au nôtre à un de ses clients.

Au moins cette escale forcée nous décide à filer direct dès que les conditions deviennent maniables. Un peu avant, même, un bon 30 nds nous attend encore dans le Roussillon, et ça mouille fort malgré la protection de la terre, mais au moins ça défile.

Languedoc 1

 

Enfin ce fichu vent tombe brutalement vers Collioure, et nous passons une soirée agréable à Port-Vendres.

Port - Vendres

Une navigation très calme (au moteur…) nous attend devant le Cap Béar et le Cap Creus, où il y avait 60 nds quelque heures plus tôt. En tous cas, notre conviction sur la météo du coin en sort renforcée, et on comprend mieux pourquoi la peinture s’envole des pinceaux quand on carène, comme on nous avait dit.

Spica quitte les eaux territoriales françaises méditerranéennes, pour longtemps probablement. C’est l’heure d’envoyer le premier pavillon de courtoisie, choisi parmi notre collection assez riche ramenée de notre séjour aux Caraïbes (où une île = un pays!). Le pavillon de courtoisie, envoyé sous la barre de flèche tribord, sert à saluer le pays qu’on visite. Pour l’heure, diplomatie oblige, nous doublons le pavillon espagnol d’un catalan. La remarque amicale du premier marinero croisé montrera que nous n’avions pas tout à fait tort.

En route vers Cadaques. Le village apparaît avec ses maisons blanches serrées autour de son imposante église Santa Maria.

Cadaques 1

Malgré quelques immeubles, assez discrets selon les normes espagnoles, il reste bien conservé, les difficultés d’accès par la terre l’ayant longtemps laissé à l’écart des migrations touristiques. Pas de port dans cette grande baie ouverte aux vents de suroît mais mouillage sur bouées. Accueil fort sympathique du marinero qui nous aide à nous amarrer à côté de deux autres visiteurs seulement. La saison est loin d’être lancée, contrairement à ce que laisse penser le prix astronomique demandé pour passer la nuit! On se promène dans les rues escarpées à la décoration soignée.

Cadaques 9

 

Cadaques 3 Cadaques 4
Cadaques 5 Cadaques 6

 

 

 

 

L’église mérite une visite pour son retable baroque exceptionnel.

Cadaques 2

Mais le grand homme de Cadaquès, c’est Dali. Il a installé sa maison à deux pas, dans une petite anse peu habitée, Port Lligat.

Lligat 2

Il y a passé une bonne partie de sa vie. L’habitation elle-même est une juxtaposition de maisons de pêcheurs qu’il a aménagées pour s’abriter du soleil et du vent et se ménager de petites ouvertures sur la baie. Cette maison nous paraît beaucoup moins délirante que celles de Victor Hugo à Guernsey ou de Loti à Rochefort, Dali ne devait pas être si fou que ça pour aimer cet endroit. Elle est surtout intéressante pour les perspectives entre les pièces et sur l’anse de Port Lligat, et pour la décoration voulue par Dali.

Lligat 1 Lligat 3

La visite guidée est obligatoire, mais les guides sont incapables de répondre à la moindre question! Comme quoi, l’alliance du business et de l’art propre au maître lui aura survécu pour le meilleur et pour le pire.

Côté navigation, le site est magnifique, et des bouées visiteurs ont été récemment installées, ce mouillage est une bonne alternative à Cadaquès pour des vents de sud (mais à éviter en cas de tramontane)

Après cette digression culturelle, retour aux affaires. Après un début de journée radieux, en début d’après-midi, le suroit arrive et lève un clapot court dans la baie, précipitant notre départ vers 16h. Alors là que s’est-il passé ? Avons-nous été téléportés en Manche? Voilà 20 bons noeuds de suroît, accompagnés d’une pluie diluvienne jusque vers minuit, puis …. plus rien. Barcelone apparaît au petit matin. On change d’échelle, tant la ville côté mer nous paraît immense, avec ses tours modernes dessinées par les plus grands architectes, à l’instar du “suppositoire” de Jean Nouvel (qui a longtemps abrité le siège d’Agbar, filiale emblématique de Suez en charge des eaux de Barcelone) et son port dominé par la colline de Montjuic.

Barcelone 1

 

Nous avons cassé la tirelire pour réserver une place à la marina de Port Vell au cœur de la ville, pour, ma foi, le prix d’une chambre dans un hôtel plein centre, avec pour voisins quelques modestes embarcations.

Barcelone 2

Et donc nous avons 24 heures chrono pour avaler au pas de course quelques incontournables : déjeuner sur la plage de Barceloneta, voir l’avancée des travaux à la Familia Sagrada… Barcelone 5

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

… déambuler sur les Ramblas, dîner de tapas arrosées de sangria, se perdre de nuit dans le casco gotico, remplir les paniers de fruits et légumes colorés au délirant marché de La Boqueria …

 

 

 

 

 

Barcelone 4

Barcelone 3

 

 

… (excellente adresse malgré son aspect touristique) et prendre un café Plaza Real! C’est déjà fini, à nous les Baléares.

 

  1. Jean Lemaistre

    Super démarrage et magnifiques escales. Je garde un souvenir ému de Cadaques et de son église où ma nièce s’est mariée.
    Je comprend aussi que les places de port son hors de prix. Il faut dire qu’avec un bateau aussi classe que le vôtre la capitainerie doit être tentée de vous faire payer le prix fort.
    Vidéo très impressionnante : ça file !!!!

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