Première sortie

28 décembre. Atmosphère bretonne sur La Grande Motte. Pas de trêve des confiseurs pour Jean-Pierre, le “pilote d’essais” d’Outremer, qui a accepté de nous consacrer 2 jours pour la prise en mains de SPICA. Malgré le froid et le plafond bas, conditions idéales pour cette première sortie, où nous alternons manœuvres, prise de ris, et essai du gennaker tout juste livré à bord. En récompense, une pointe de vitesse à 15 noeuds…

               © MRB

En apparence, nous ne sommes pas trop dépaysés, ça reste un bateau, avec un plan de voilure et des manœuvres assez simples. Par contre, pour les points spécifiques au multicoque, nous reprenons le chemin de l’école. Heureusement, Jean-Pierre est un pédagogue hors pair, ce qui facilite la transmission d’un peu de sa grande expérience.

Les conditions de vent très variables nous permettent, durant les 2 jours, de tester toutes les voiles d’avant. Pour les non initiés, la voilure de base se compose d’une grand voile (dont on peut réduire la taille en fonction de la force du vent d’un, deux ou trois ris), et d’une voile d’avant assez étroite qu’on appelle un solent. Elle est endraillée (fixée) sur un enrouleur qui permet d’adapter sa surface en fonction du vent et de la rentrer complètement. Sa forme lui permet de passer devant le mat pendant les virements de bord, sans toucher à rien, d’où son appellation de solent auto-vireur. Les autres voiles sont les suivantes:

– un gennaker, qu’on utilise principalement au vent de travers. C’est la voile à tout faire au portant.

– un code 0. C’est une voile assez spéciale, qui s’utilise près du vent par petit temps. Sa forme très plate permet au bateau de bien se rapprocher du vent, et ainsi la vitesse du bateau s’additionne pour partie à celle du vent : le bateau crée de la sorte son propre vent, qui augmente sa vitesse, ainsi de suite. Les efforts sur cette voile son énormes, malgré la faiblesse du vent. Pour ne pas se déformer (ce qui nuirait à sa performance), elle se compose de deux films collés l’un en taffetas, l’autre en mylar, le tout renforcé par un entrelacement de fils en kevlar.

– un spi symétrique, qui se porte par vent arrière. Chez nous, il est rasta.