Iles Sous-le-Vent : bonus Huahine

Classé dans : Pacifique, Polynésie | 4

Après le départ de notre dernier équipage le 15 septembre, nous devions repartir dans les Tuamotu. Temporairement, le météo en a décidé autrement, en nous gratifiant d’un alizé d’un bon 25 – 30 nds, pile dans le nez. Nous avions conclu notre article sur Huahine par l’idée de revenir un jour visiter le lagon Est, c’est l’occasion rêvée. Anita et Alain, de Makani, nous invitent à rejoindre leurs amis Béatrice et Guy, sur leur Nautitech 482, Mora Mora, qui s’y trouvent depuis plusieurs jours.

Un tour à Fare pour faire le plein de frais. Les pastèques de Maeva, délicieuses, partent sur le marché de Papeete.

A partir de Fare, on doit sortir du lagon ouest, les deux lagons ne communiquant que par le détroit entre les deux îles de Huahine barré par un pont.

De Fare (en haut à gauche) à Tefarerii (en bas à droite)

Le plus court est de faire le tour par le nord, en longeant l’aéroport, puis en longeant la côte est, bordée en continu d’une magnifique cocoteraie.

La plage s’interrompt à la passe Tiare, qui donne accès à un premier lagon peu navigable. On passe ensuite devant le très beau motu Vavaratea, lui aussi totalement couvert d’une cocoteraie.

A son sud s’ouvre la passe Farerea.

Elle est bien balisée par un alignement à terre. Elle est étroite et très exposée au vent de secteur est, mais profonde. L’entrée ne pose donc aucun problème. La sortie sera plus rock’n roll avec 20 – 25 nds dans le nez et beaucoup de mer, mais sans déferlante.

Un superbe motu habité occupe la partie sud de la passe, au milieu des bancs de sable.

La passe donne accès à la grande baie de Maroe, où relâchent parfois des paquebots. La baie communique avec Port Bourayne, déjà visitée depuis l’ouest, cf post sur Huahine.

Aujourd’hui, c’est le mouillage du lagon sud qui nous intéresse, que nous avions repéré depuis la terre. On le rejoint en s’engageant dans le bras de mer tout droit qui sépare l’immense motu Murimahora du village de Tefarerii, sur Huahine Iti,

A partir de là, la cartographie est inexistante ou totalement fausse. La première partie est dans l’eau bleue profonde, puis le chenal principal part sur la gauche, en devenant très peu profond. Il faut continuer tout droit, en faisant bien attention à gauche au corail affleurant. Le chenal se termine en cul de sac, barré sur toute sa largeur par un platier de corail. Cette barrière dévie le courant vers le chenal peu profond à terre, créant au fil du temps des stries de corail.

Une association locale a posé là, il y a 5 ans, 4 corps-morts (non entretenus comme souvent). Nous faisons le pari de prendre le premier, de toutes façons impossible de mouiller dans 25 m, donc on n’a pas le choix. Nous aurons jusqu’à 32 nds de vent, sans dommage et dans un confort absolu sous le double abri du motu et du corail, comme le confirme un coup de drone. Et quel paysage:

A terre, nous faisons connaissance de Candy et Kikin, sur les recommandations de Mora Mora. Ils vivent là depuis plusieurs dizaines d’années, et le courant passe vite, tant ils sont accueillants et sympathiques.

Occupant un terrain qui traverse le motu, ils ont longtemps vécu de la culture des melons et des pastèques, dans des trous creusés dans le corail, avec la terre rapportée à dos d’homme depuis l’île principale. Kikin est un pêcheur exceptionnel, sa page Facebook permet de s’en rendre compte. Il part toujours seul, sur une barque en alu, moteur de 40 ch. Il pêche principalement au caillou, pêche traditionnelle qui permet de chasser les poissons pélagiques jusqu’à 250 m de profondeur (thons, mahi-mahi, thazars, marlins, …), mais aussi à la traîne. Le jour de notre première rencontre, 3 thons rouges de 15 kg partaient en livraison dans les restaurants de Huahine.

On est aussitôt invités à partager le sashimi le plus délicieux jamais goûté, le reste fourni par Spica.

Après plusieurs leçons de débourrage de cocos, on a le sentiment de progresser, en tous cas d’apprendre quelques trucs qui évitent de se blesser et que l’opération ne s’éternise!

On passe du temps à découvrir leur mode de vie. Encore une fois, la propriété de la terre pose problème : leur terrain a été vendu, et ils sont chassés dans 3 mois. Ils ont acheté un bout de terrain de l’autre côté du chenal, mais ils se battent contre la bureaucratie pour obtenir le permis de construire qui leur permettra de bâtir leur maison. D’autant plus râlant que toutes les maisons environnantes ont été construites sans permis sur des terres agricoles … Leur fils de 15 ans vient de partir à Raiatea, pour se former au métier de mécanicien naval.

Candy nous indique une rando qui mène en haut de la colline dominant le mouillage.

On débarque à terre au milieu des frangipaniers.

Le sentier sous les arbres est très agréable.

La montée ménage quelques beaux points de vue sur notre mouillage et la côte est.

Au sommet, vue panoramique sur les 2 îles de Huahine et le lagon qui les sépare.

Le dernier déjeuner se passe sur Spica. Au menu, thon frais coco concombre, carangue des profondeurs au gingembre, apportés chaud à bord par nos invités, en quantités déraisonnables!

On constate que ses talents de pêcheur de Kikin se complètent de sérieuses compétences culinaires, de quoi se séparer dans la bonne humeur. On suivra avec intérêt les péripéties de leur déménagement.

Ensuite, le temps perturbé s’installe pour 3 jours, avec son cortège de grains et de vent musclé.

Une fois cet épisode passé; nous revenons à Avea profiter du retour d’un relatif beau temps, avant de mettre cap à l’est.

4 Responses

  1. Anne et Philippe

    Merci pour ce Bonus qui nous donne envie d’y aller … malheureusement la location d’un bateau impose des contrainte que la grande croisière ne connait pas !
    Nous sommes rentrés en métropole après un chouette détour à Tikehau très dépaysant (mais le manque de légumes et de fruits est éprouvant dans ces iles: faites des réserves !)
    Au plaisir de se revoir
    Anne et Philippe

  2. Jean Pierre Roux Levrat

    Super bonus de cette ile magnifique et aimable. Merci de nous faire partager toutes ces belles rencontres.
    Amicalement et bon vent!

  3. BALANCHE

    Hello Christine et Michel,
    Superbes photos.
    Nous n’aurions jamais dû rentrer !!!
    Mais cela nous donne très envie de revenir….
    Bises et à bientôt à La Rochelle
    Annie & Dominique

  4. Jimmy Cornell

    Chers amis,
    Me voici par un matin gris et pluvieux à Londres et je suis envahie par un sentiment de nostalgie mais aussi d’envie par vos commentaires et merveilleuses photos. Merci !
    Jimmy Cornell

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